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Le Fils

 

 

 

 

La pièce « Le Fils » de Florian Zeller, mise en scène par Ladislas Chollat, est une formidable claque. Il fallait oser traiter de ce sujet très sensible. Il fallait oser mettre en scène ces situations si délicates. Mais cela a été fait avec brio.

 

Dans cette pièce, un homme remarié et père d’un nouveau-né apprend que son fils adolescent, Nicolas, ne va plus en cours depuis plusieurs mois, qu’il ne va pas bien, sans savoir pourquoi. Nicolas s’installe alors chez lui le temps d’aller mieux. Son père tente de le faire aller de l’avant et ne comprend pas son inactivité. Sa femme doit, elle aussi, s’adapter à cette nouvelle vie. Entre les angoisses inexplicables de Nicolas et l’incompréhension de son père, la situation insoutenable pour l’un comme pour l’autre ne va pas en s’arrangeant.

Cette pièce bouleversante est d’une force et d’une justesse incroyable… et effroyable.

 

L’angoisse, la colère, l’envie d’agir, la peine et l’exténuation sont palpables. Les mots, les sentiments, les situations et les actes sont durs mais traités avec beaucoup de vérité. Et pourtant, dans cette tourmente, les spectateurs décrochent parfois un sourire, un rire même. Mais il est souvent rattrapé par le retour du mal-être des personnages.

 

Il est rare au théâtre de ressentir toutes ces émotions avec une telle violence. Et elles ne seraient pas fortes à ce point si la distribution n’avait pas été aussi incroyable. Stéphane Freiss incarne admirablement et avec beaucoup de naturel le père dérouté et perdu face à son fils, à nous mettre mal-à-l’aise à notre tour. Pour jouer sa femme, nous avons le plaisir de voir Elodie Navarre, toujours remarquable. Quant au rôle du fils, Nicolas, il a été confié à Rod Paradot, un touchant comédien qui donne une vérité et une puissance mémorable à son personnage.

 

Il faut aussi saluer les autres équipes qui ont contribué à faire de cette pièce un moment poignant. Les musiques et les effets de lumières notamment ont une place particulière dans cette mise en scène. Ils permettent de transmettre d’autres choses encore.

 

A la fin de cette représentation magistrale, nous ne pouvions que nous lever au moment des applaudissements.

 

Une chose est sûre, « Le Fils » restera dans les mémoires…

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