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Edmond

 

 

Nous pouvons voir pas mal de publicités pour « Edmond », le film d’Alexis Michalik qui raconte la création de la pièce de Rostand, « Cyrano de Bergerac ». Pour ce film sorti le 9 janvier, y aurait-il trop de pubs, trop d’ovation ? Non, il en mériterait même davantage vu la qualité de son œuvre. Et je ne parle pas de la pièce d’Edmond Rostand.

 

Edmond, un poète et dramaturge, enchaîne les pièces ratées, des « fours ». Malgré l’encouragement de sa femme, l’inspiration vient à manquer… l’argent aussi. Il est finalement amené à rencontrer le comédien Constant Coquelin qui veut monter une nouvelle pièce. Edmond se retrouve alors chargé d’écrire une nouvelle pièce… en très peu de temps. C’est décidé, le personnage principal sera Cyrano de Bergerac. Mais beaucoup de choses manquent : de bons acteurs, du temps, et surtout une bonne pièce. Mais les péripéties d’Edmond, notamment avec son ami Léo, futur Christian, qui veut séduire Jeanne, une jeune habilleuse, vont l’inspirer.

Les acteurs sont très bons et crédibles. Quel parcours pour Thomas Solivérès entre le Plumeau de « Intouchables » et « Edmond » où il joue avec beaucoup de sincérité. On redécouvre avec plaisir son talent d’acteur à travers ce nouveau personnage. Olivier Gourmet incarne formidablement Coquelin sans jamais perdre d'assurance et d’énergie. Il y a aussi la jolie Lucie Boujenah, charmante dans son rôle de jeune femme romantique, Jeanne, un personnage complètement opposé à celui de Mathilde Seigner excentrique et surtout désagréable. Tom Leeb se fait également très remarquer dans ce film en interprétant joliment et même élégamment le benêt et touchant Léo qui joue aussi bien les Don Juan que Christian. Une belle distribution donc, avec des acteurs qu’on a envie de revoir et de redécouvrir sous un autre costume.

 

En parlant de costume, l’atmosphère du Paris de la fin du XIXème est bien rendue, presque avec poésie et sans artifices, et cela grâce aux décors, aux costumes et aux effets spéciaux qui méritent aussi d'être salués.

Parfois, la musique dans les films passe inaperçu. Dans « Edmond », sans être envahissante, on la remarque et on a envie de l’écouter. Elle est agréable, elle est belle, elle nous plonge dans une atmosphère particulière. Bravo à Romain Trouillet.

 

C’est frais, c’est dynamique et remarquablement rythmé. Les scènes drôles et les scènes plus délicates sont extrêmement bien alternées et équilibrées. Bien que nous nous attendions parfois à ce qui va suivre, il y a souvent un rebondissement. Nous connaissons l’accueil qui a été fait à la pièce d’Edmond Rostand, et pourtant il y a un suspens tout le long du film.

 

Certaines scènes rappellent inévitablement le film « Shakespeare in love » de John Madden, mais cela reste propre à l’histoire de la création de Cyrano et tout à fait cohérent. Tout se mêle, s’enchaîne et s’emboîte avec intelligence.

 

J’ai ri… beaucoup ri. J’ai été émue… à en verser une larme (ou deux).

 

Allons voir « Edmond », saluons le dramaturge, saluons sa pièce, et saluons Alexis Michalik, son film et les acteurs qui font vivre et vibrer cette histoire incroyable et presque même improbable.

 

A voir… et à revoir !

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